[Seamus arrive du centre en bus]
Les rues défilèrent et je devais supporter les allusions que lançait ma voisine de banquette dans sa discussion avec son chien. Le bus tourna enfin à l'angle d'une rue et je vis mon arrêt. Le véhicule s'immobilisa et je descendis, jetant un regard qui se voulait noir à la vieille bonne femme qui détourna rapidement la tête.
Fier d'avoir obtenu l'effet que je voulais, je remontai la rue jusqu'à notre ancienne résidence.
La bâtisse se tenait dans un fouillis de verdure qui, désormais, ressemblait plus à une jungle qu'à un jardin. La grille était toujours scellée et je l'escaladai comme je le faisais à chaque fois. Mon coeur, comme par habitude, se serra tandis que j'approchais la vieille baraque.
Le lierre avait investit les murs, masquant les fenêtres et la porte d'entrée. Je fis le tour et ouvris la petite porte qui donnait à la cave et dont j'avais conservé la clefs.
Sur une petit table à l'entrée, je pris la lampe torche que j'avais laissé et descendis les escaliers pour atteindre mon antre. Lorsque je fis le tour de la pièce pour allumer les bougies, la lumière leva peu à peu le voile sombre de l'obscurité.
J'aimais cette endroit, j'en avais fait mon refuge. Une grande bibliothèque dans un coin regroupait un certain nombre d'écrits sur la magie ou les légendes, plus ou moins véridiques, trésors que j'avais mis des années accumuler. On y trouvais notamment des traités de sorcellerie jusqu'au cycle arthurien, en passant par la mythologie celtique et Le Seigneur Des Anneaux. Les murs et le sol de la pièce étaient recouverts d'inscriptions et de symboles ésotériques ou celtes, tracés à la craie dont les bouts traînaient un peu partout. Quelques meubles contenaient divers objets auxquels je tenais, jouets de mon enfance ou outils soit-disant magiques, ainsi que quelques bouteilles de bières et de whisky, vides... Ou non.
Mais une cachette de ce nom se doit de contenir une chose essentielle, la pièce maîtresse de ce nid: Le fauteuil. Un gros fauteuil en cuir moelleux et poussiéreux dans lequel je m'affalai.
Tant de choses me préoccupaient... J'avais besoin de réfléchir... Tout était arrivé si vite: mon "don", ma tante, les sorciers,... Je n'avais eu qu'une seule occasion de rencontrer, en dehors de ma tante bien entendu, des membres de la caste où je m'étais engagé, les "élémentalistes"... Qu'est-ce que cela m'apportais? aucune idée... Rien pour le moment en tout cas! Et pourquoi est-ce que ma tante me bassinait avec une histoire d'objet magique?
J'aurais besoin de trouver quelqu'un pour éclairer ma lanterne... Je me sens perdu...
Je sombrais alors dans un demi-sommeil, affalé sur mon canapé...
Dim 25 Fév - 14:54