Mendicité Précoce

C’est dans une allée assez fréquentée qu'une petite fille, dans une salopette légèrement boueuse, est assise. Les jambes pliées, adossée au pied d'un lampadaire, la tête baissée et le visage non apparent.

Elle a les mains tendues de manière a pouvoir recevoir quelque chose dedans avec a ses cotes un carton sur lequel on peut lire "j'ai faim" tout en majuscules.

une enfant qui fait la manche, décidément cette ville n'aide pas ses miséreux comme elle le devrait...

Pour Roy, le week-end était ces jours de marché .
Les salarymens ayant travaillé dur toute la semaine amenait leur femme faire les boutiques et dilapider leur paye .
En général, leur porte feuille était bien rempli et débordait de leur veste .

Pour le jeune homme, la journée avait été plutôt rentable, environ 200 billets et 2 cartes de crédit .

« facile . »

Les cartes seraient sans doute bloquées dans quelques heures, mais il connaissait des personnes qui reprendraient ces objets pour une centaines de billet, il doublerait ainsi son petit pécule .

Roy savait que pour ne pas se faire remarquer il devait éviter le zèle, avec 400 dollars, il pourrait facilement tenir pour cette semaine sans pour autant faire des excès .

En avançant dans la rue, assez fréquenté, il remarqua une petite fille assise dans un recoin avec une pancarte « j’ai faim » .

Dans les grandes villes, le nombrilisme et l’indifférence étaient sans doute les caractéristiques les plus communes .
Cette fillette ne vivra pas très longtemps en restant là .

Roy s’approcha .

« alors gamine, on fait la manche ? où sont tes parents ? »

la petite leva la tete vers son interlocuteur, la mine d'une tristesse sans nom. on pourrait s'attendre a voir son petit nez couler d'une seconde a l'autre et les larmes lui monter aux yeux.

c'est avec une sorte de melange d'accent roumain et tzigan qu'elle repondi d'une petit voix :

-ch'il vous plais ye besoin d'archent, ch'il vous plais.

si on pouvais difficilement croire qu'elle soit tzigan en revenche rien ne laissait presager qu'elle ne puisse pas etre roumaine (a moins de l'etre sois meme).

elle avait prononce ces trois derniers mots en avancant encore un peu plus les mains en direction de son "potentiel genereux bien faiteur" avec un petit reniflement, le genre qui laisse presager un torent de pleurs.

Roy fit un énorme sourire à la petite fille et fit un rapide panoramique de la foule .

« Gamine, fixe moi ces larmes et va voir le gars là bas … »

D’un geste de la main, il désigna une homme en costard cravate avec un attaché-case en tard de discuter sur son portable .

« et tu lui dit texto « monsieur ! j’ai perdu ma maman, je peux monter sur vos épaules pour la chercher ? » et ne lésine pas sur les larmes ! Je me charge du reste ! »

Il se redressa et ajouta :

« si tu fais ça tu auras de l’argent ! »

Il conclu sa phrase par un sourire et fit quelques pas en arrière pour laisser le champs libre à la petite fille .

La petite fit une moue dubitative et amena sa main a son menton comme pour se coiffer une barbe invisible. A la voir ainsi faire mine de reflechir c'est a se demander si une seule larme aurait pu couler de ses yeux la seconde precedente.

Elle ne mit pas longtemps avant de se decider et c'est avec un accent tout a fait local qu'elle dit :

-D'accord!

En se relevant, on pouvait distinguer une masse contre le meme poteau... Un homme a la barbe hursute s'etait endormi. A ses vetements et à son odeur, aucun doute qu'il etait le veritable proprietaire du bout de carton.

Elle frotta vigoureusement ses yeux avant de commencer son cinema qui ne dura pas longtemps avant de se retrouver perchee sur les epaules de l'homme a l'obliger a se tourner en tous sens continuellement, ne facilitant pas la tache.

La petite fille fit son travail a merveille et se retrouva en un instant sur les épaules du gars .
Pour Roy s’était maintenant trop facile .
Notre costard man, obligé de poser son attaché-case pour tenir la filette, la laissait à la portée du premier venue et le fait d’occuper ces pensées avec le mélodrame de la gamine, il n’y pensait plus .

Roy agit en un éclair, il passa à proximité, rafla la valise alla la posé derrière un endroit sur et revint à la charge .

« monsieur ! Monsieur ! Y’a un gars qui vient de vous voler votre valise !! Il s’échappe par là !! Regardez, il court !! »

Pour la pauvre victime, trop d’information en même temps le désorienta rapidement, il regarda par terre pour vérifier la disparition de son bagage, regarda la gamine, puis Roy .

« Quoi ?! Quoi ?! Par où il est parti ?? »

« Par là monsieur !! Vous pouvez le rattraper ! vite ! »

En général, on est assez stupide dans ce genre de situation .
Le gars va poser la gamine, lui dire de pas bouger et se mettre à courir comme un idiot .

c'est alors que la petite declara pleine d'entrein poitant le doigt vers l'endroit ou la valise avait ete cachee :

-ca y est je la vois!... mais non pas votre valise, ma moman.

libere de cette charge, l'homme s'affaira a la tache en interpelant les passant pour demander s'ils n'avaient pas vu quelqu'un avec son bien. s'evertuant a decrire son attache case ressemblant a... tous les autres attaches case.

la petite regarda alors roy, la main a plat devant elle attendant la remuneration de son dur labeur. c'est avec un accent de parrain de la mafia, ne lesinant pas sur les mimiques et genstes de son autre main, qu'elle dit :

-on avait un accord tous les deux petit, tu t'en rappels?

« t’inquiète gamine ! Mais bougeons d’abord de cet endroit au cas ou notre malheureuse victime décide de repasser par ici ! »

Roy alla récupérer l’attaché-case et repéra une ruelle à l’abri des regards indiscrets .
La petite fille le suivit gentiment .

Le jeune homme s’aménagea un petit coin avec un carton pour chaise et un rebord de caisse pour table .

« voyons voir, si nous avons eu de la chance …. »

La mallette semblait verrouiller, mais un coup de brique bien placé et le coffre au trésor s’ouvrit .

« hum …. Bingo ! Des cartes de crédits! American Express, cool ! voyons, voyons …”

Roy continua à fouiller, soulevant différent papier et documents pour tomber sur un gros dossier cacheté .

« arf … c’est quoi ce truc? ça a l’air d’être du lourd …. »

Il se tourna vers la fillette et lui demanda .

« on l’ouvre ? »

la petite regarda roy debaler son "coffre aux tresors" avec une moue de deception. et c'est le regard vers le ciel, faisant mine de reflechir qu'elle dit simplement :

-j'ai joue la commedie non?

son regard revint sur roy :

-pourtant je ne vois pas l'ombre d'un sou.

elle commenca a tourner les talons pour retourner en direction du marche :

-je suis sure qu'il serait ravis de savoir a quoi ressemble son voleur.

" Je vous tiens bandes de petits salopards !!! "


L’homme en costard, se tenait devant eux, il avait projeté ces paroles dans un air de victoire tout particulier… Se faire voler par deux enfants et les avoir retrouvé a quelques pas, n’était au final pas très glorieux…

Le visage rouge de colère il fixait son attaché-case déballé… Puis il se radoucie.

"Je ne crois pas que vos parents vont être content de vous chercher à la police… Si nous passions un accord les gosses ?"

Dans ses yeux brillaient une lumière de génie...

la petite s'assit brusquement par terre, les jambes en tailleur, les bras croises, la tete vers le bas, le visage renfrogne. et oui, pour le plus grand des malheurs, elle boude.

c'est d'une voix grinchouillarde qu'elle se mit a parler, qu'on l'ecouta ou pas :

-moi de toute facon je voulais pas de la valise c'est lui d'abord qui m'a oblige. il m'a dit qu'il me donnerait des sous. et ben meme pas vrai d'abord, c'est qu'un sale menteur.

elle serra encore plus fort les bras sur sa poitrine et crispa d'autant plus le visage qui commenca a virer au rouge.

Roy souleva un sourcil en voyant débouler sa victime .

* comment il nous a retrouvé ?….*

Mais bon, pour Roy ce genre de situation arrivé de temps en temps et y été plus ou moins habitué .
D’un coup de savate il voulut envoyer valser la valise, mais se ravissa quand le gars annonça un accord à l’amiable .

Il lança un regard noir à la fillette qui avait rapidement retourné sa veste, avant de se tourner vers le gars .

« je t’écoute … »

« Le Dossier que tu as en main, ne t’ai d’aucune utilité, mais si vous l’apportez à quelqu’un, vous en serez grandement récompensés. Je ne vous mentirais pas en disant que beaucoup de gens cherchent son contenu. »

L’homme regarda à sa droite et à sa gauche assez rapidement.

« Dites moi si vous le faite ou sinon cassez vous j’ai pas que ça a faire… » Visiblement l’homme était plus que pressé.

Roy écouta la proposition de l’homme en costume .
Une simple mission de facteur ? pourquoi pas après tout .

« c’est ok pour moi, je marche ! »

En réalité, Roy avait bien soupesé la situation .
Dans tous cas de figure il était gagné, il évitait les ennuis en acceptant le contrat et dans le cas où sa tourner mal, il pouvait toujours disparaître avec le dossier .
Pour ce qui est de la gamine, il s’en moquait .
Elle semblait plus dégourdit qu’elle en avait l’air et l’avoir dans les pattes ou pas ne changerait pas grand chose à la situation .

« alors c’est quoi le plan ? »

"Cette enveloppe doit être remise à un homme, il est plutôt petit, enfin c’est plus simple je vous montre sa photo. Tiens regarde elle est la."

L’homme montra alors dans un autre petit dossier dans l’attaché-case. Elle contenait la photo suivante.



"Il te donnera une bonne récompense une fois qu’il aura vu ce qu’il y a dedans… Allez les gosses ont fait ce deal ? Il se trouve souvent dans les rues en banlieue."

L’homme tendit la main au jeune garçon toujours accroupi, la photo en main.

la petite qui avait arete de bouder le temps des explications s'etait penchee en avant pour voir la photo et l'etudia, distraite, alors que l'homme finissait ses explications.

une fois fait, elle s'exclama sur un ton jovial et relativement peu discret :

-super une chasse a l'homme! j'adore ce jeu.

puis repportant son regard sur l'adulte, le visage tout sourire elle demanda sans plus de discretion :

-on commence quand dis monsieur?

Roy se redressa et observa l’homme au costume dans les yeux avant de prendre la photo .
Il l’observa un instant en se gratta la tête .

« la photo va m’aider mais je préférerais aussi avoir un nom ….. »

Le jeune homme rangea la photo dans une poche et regarda la gamine qui semblait s’enthousiasmer du boulot .
C’était bien une fillette .
Roy s’agenouilla à son niveau et lui lança .

« pour l’instant, c’est juste un boulot de livraison, alors pas la peine de t’emballer ! »

Mais le jeune homme savait par expérience que ce genre d’activité se finissait rarement à la première étape ….

« le nom ? ou on part avec juste la photo ? »

J"e suppose donc que vous êtes d’accord… Je n’ai pas de nom… Mais un lieu… Virtual Video."

L’homme continua de tendre sa main. On y lisait à travers les fines lunettes une satisfaction indescriptible, Il passait son regard d’un enfant à l’autre, cherchant une faille ou simplement un manque d’honnêteté de la part de ces yeux bambins.

Puis il lança.

"J’aimerai cependant garder le reste de mes affaires, si vous n’y voyez pas d’inconvénient…"

Roy haussa les épaules et récupéra l’american express et la jeta nonchalamment dans la valise encore ouverte .

« peu importe …. »

D’une mouvement rapide il saisit la main de l’homme en costume et la lui serra tout en souriant calmement .

« marché conclu ! »

Le jeune homme lacha la main et la rangea dans sa poche pour ressortir la photo de l’inconnu .

« virtual vidéo …. Je crois me souvenir où cela se trouve …. »

Il se tourna vers la fillette et lui lança .

« Allez gamine, on y va ! »

la petite lanca une sorte de grimace a l'atention de roy et maugrea :

-je suis pas une gamine d'abord. s'pece de grand dadet.

c'est les mains deriere la tete, comme si elle etait appuyee contre un mur, et l'air tout a fait detachee quelle enchaina :

[color:865f=violet:865f]-moi je sais pas ou il est ton vitrual video alors je te suis.

elle paraissait ignorer completement l'homme apresent. il ne semblait meme plus exister pour elle.

L’homme libéra alors le passage, empoignant avec générosité la main du jeune homme. Il adressa un sourire doux aux deux enfants avant de se baisser sur sa mallette. Et de commencer à ranger ses affaires.

Lorsqu’il se releva, mallette en main, il découvrit lorsqu’il se retourna que les deux jeunes compères marchèrent déjà dans la rue. Un autre sourire se fit alors sur les lèvres de ce dernier… ce sourire carnassier que seuls certains fous connaissent…


L’homme, fixait visiblement les deux enfants, il scrutait plus particulièrement la main qu’il venait de serrer quelques secondes plus tôt…

D’un seul coup, l’homme se recula dans l’ombre de la ruelle et se fondit entièrement à la trace noire que laissait le mur qui bloquait les rayons de lumière… La ruelle semblait n’avoir jamais eut d’enfant ou d’homme ou de sorciers il y avait quelques instants de cela en train de converser…